La notion de présence est déterminante sur scène. Paradoxalement, elle demeure très floue.

L’expérience conjuguée de la scène et de la pratique martiale, notamment l’Aïkido, m’a aidé à y voir plus clair.

A travers le dialogue constant entre pratique martiale et pratique artistique, j’ai perçu la présence comme une forme de disponibilité accrue, parfois radicale, au réel. Une forme d’écoute profonde du présent, en soi et à l’extérieur de soi, une écoute de ce qui est. Avant le texte. Avant la fiction. Ce présent qui fonde tout espace de représentation.

J’ai cherché à savoir si la présence pouvait se travailler, s’affûter, se renforcer et s’affiner. La pratique martiale m’a donné des outils. L’Aïkido s’est révélé être une discipline basée sur le lien à l’autre tout en favorisant l’écoute et l’intuition. L’invention de protocoles d’improvisations initulés les grandes traversées m’a donné d’autres outils, dans lesquels l’interprète peut façonner puis littéralement écrire sa présence en temps réel.

Ce stage est une première approche qui propose de parcourir ces outils, de les éprouver, individuellement et collectivement. Il propose, au travers du croisement entre les disciplines martiale et théâtrale, de travailler la présence comme un outil d’écriture au plateau, capable de générer pour l’interprète sa propre poétique et sa propre liberté.

Yan Allegret